Comme annoncé plus haut, hier soir je suis allée voir Anne Sylvestre en concert à Schiltigheim. Comme Juliette ou Brigitte Fontaine, elle appartient à la catégorie des monstres sacrés, et depuis l'achat du billet, je ne touchais plus terre.

Le jour J est finalement arrivé. Mes amis, que de bonheur. L'impatience d'avant le concert, les lumières qui s'éteignent, les musiciens rentrent en scène puis finalement Anne Sylvestre, là, en chair en os et en sourire. Elle attaque et nous voilà embarqué. On écoute, on rigole, puis changement de rythme, lumières qui baissent, l'ambiance devient grave, elle nous envoie des textes tristes et puissants portés par une musique parfaite. On se surprend à écraser une larme. Un tonnerre d'applaudissements plus tard, une petite histoire et nous revoilà parti sur une franche rigolade.

Deux heures trente de pur bonheur. Parce que mine de rien, notre copine Anne Sylvestre, elle a une patate d'enfer et une énergie communicative. Durant ce spectacle célébrant ses cinquante ans de carrière, elle se dévoile par petits bouts, nous raconte ses débuts dans le Paris des cabarets. Pour la merdeuse de vingt-cinq ans que je suis, une telle vie, une telle carrière donne le vertige. Ce que j'ai admiré tout particulièrement, fut son incroyable capacité à transmettre des émotions. Par les mots, par ses expressions, toute sa gestuelle. Elle a chanté pas mal de chansons que je ne connaissais pas, mais aussi d'autres que je connaissais. Les deux furent de bonnes surprises, les nouvelles étant, pour certaines, de petits bijoux. Quant aux plus connues, elles avaient une toute autre dimension en live. Plus tristes, plus drôles, plus vivantes.

A la fin du spectacle, au lieu de goûter le repos bien mérité du guerrier, elle est venue nous dire bonjour, tout sourire, un mot gentil pour chacun, dessinant des autographes fleuris. Avant de nous laisser partir dans la nuit, complètement subjugués. Inutile de vous préciser que j'ai adoré ce concert. D'ailleurs, je n'ai pas adoré, j'ai sur-kiffé. Voire plus. En sortant de là, j'ai repensé en rigolant à Benabar et à son caprice de star. Il peut bien vendre des disques et passer à la radio, il lui manque la Classe (avec une C majuscule), qui fait la marque des grands, de ceux qui resteront pour toujours.

En attendant que je m'offre le CD du concert, j'ai composé une playlist du concert (pas tout à fait complète) sur Deezer et comme nous vivons dans une ère de haute-technologie, je vous la mets à disposition. Bonne écoute et à bientôt.