Les bonnes choses ayant toutes une fin, me voilà de retour d'Istanbul. Il y aurait beaucoup à dire sur ces chouettes vacances, aussi je vais partager en plusieurs posts. Aujourd'hui, je vais commencer par vous parler un peu gastronomie. Vous l'aurez compris depuis le temps, et je vous le confirme, oui, je ne pense qu'à manger. Particulièrement dans les pays étrangers, parce que ça introduit un potentiel de surprises qui peuvent se révéler intéressantes.
Alors, les aliments de base d'abord. Au petit déjeuner en Turquie, on mange salé. Du fromage avec différentes formes de pains. La première et la plus répandue, est le
simit. Il s'agit d'une sorte de bretzel rond au sésame. Les rues sont pleines de petits vendeurs de simit et cela se laisse déguster à toute heure du jour et de la nuit. Le truc parfait pour combler un petit creux.
Avec ça, nous avons aussi mangé pas mal de
pogaca, une petite brioche salé au fromage. Pas mal non plus, quoi qu'un poil sec.
Parmi les incontournables, comme les iraniens et leur
doogh, nos amis ottomans boivent avec leur repas de l'
ayran. Un tiers de yaourt, deux tiers d'eau, du sel et roulez jeunesse. C'est effectivement très bon et rafraichissant, cependant, le deuxième effet kiss-cool moins sympa, c'est que c'est assez bourratif. Pour peu que le repas soit un peu copieux, finir un verre de trente-trois centilitres d'ayran relève du défi olympique.
Par exemple, si vous mangez un
kebab, n'y pensez pas. Là, vous êtes tous en train de penser aux döner kebab qu'on connait ici en Europe. En fait, rien à voir. Kebab voulant dire "grillade", le döner kebab est la technique de préparation que l'on connait : la viande qui tourne sur une broche, mangée dans un sandwich. Alors que le kebab tout seul, mes amis, c'est plus qu'une grillade, c'est une institution.
Déjà, ce n'est pas un sandwich. Ça va se manger au restaurant. Avant d'arriver au plat, on reçoit des mezes. Salades cuites, caviar d'aubergines, tomates, de la viande, le tout à rouler dans des galettes ou à manger sur du pain. Le tout étant délicieux, on se jette bien évidemment sur la très copieuse entrée, ce qui est une erreur stratégique. Courante certes, mais une erreur quand même.
Quand le kebab arrive, on est content mais on a plus faim. Mais on est content quand même parce que c'est tellement bon, qu'on arrive encore à trouver une petite place. La chose en question est une sorte de longue grillade qui se mange en petits bouts dans une sorte de galette avec de la salade ou des oignons.
Après ça, comme on arrivait encore à bouger, nos amis nous ont commandé un dessert appelé
künefe. A base de cheveux d'ange, de fromage et avec une petite boule vanille sur le dessus. Juste ce qu'il fallait.
On s'est quand même méfié du dessert au début. Dans les jours qui précédèrent le kebab, on avait gouté un dessert appelé
tavuk Gögsu qui ressemblait à ça :
Après avoir dépassé la texture un peu déstabilisante, à mi-chemin entre la morve et le chewing-gum, le gout n'est pas désagréable. Une sorte de flan au lait avec de la cannelle. Sauf que sur la fin, il y avait comme un résidu sec un peu filandreux et que ça faisait un peu bizarre du coup. Intriguée, je pose la question à Ozan qui me dit "
finis, je t'explique après". Je ne sais pas vous, mais ce n'est pas le genre de phrases qui me met totalement en confiance. J'ai donc posé ma fourchette en disant que l'explication d'abord, si tu n'y vois pas d'inconvénients.
C'est à ce moment que j'ai appris que le nom de cette pâtisserie signifiait "poitrine de poulet" et que c'en était l'ingrédient principal. Mais comme je suis une dure, une vraie, une tatouée, j'ai bravement fini mon assiette, en me félicitant d'avoir trouvé un dessert à base de viande. Ce n'est pas tout les jours que ça arrive.
Sinon, on a aussi mangé des
lahmacun ce qu'on appelle ici "pizza turque". C'est une pizza à la viande hachée toute fine qui se roule et se dévore à toute vitesse.
Une dernière remarque encore. Dans la culture turque, c'est très impoli de laisser de la vaisselle sale sur la table. Aussi, dans les restaurants, au dernier coup de fourchette, on te pique ton assiette, tes couverts, ton set de table alors que tu as encore la bouche pleine. Nous, on a été mystifiés par ce phénomène. Par exemple, moi qui mange très vite, je me retrouvais à regarder manger mes comparses devant mon coin de table vide, et caro, qui elle mange plutôt calmement se retrouvait à finir son assiette au milieu d'une table sans assiettes. Le plus drôle étant quand même le serveur qui augmente la pression en tournant autour de la table, prêt à bondir sur la dernière assiette. A la fin, on a même chronométré le phénomène. Quand l'attente à dépassé la minute, on était outré. Nos potes turcs chez qui on a mangé et bu le café étaient pareils. C'est pourquoi il faut boire et manger ostensiblement si vous voulez avoir une chance de finir complètement votre repas.
C'est tout pour aujourd'hui, mais restez dans le coin, bientôt la suite. En attendant vous pouvez aller voir quelques photos
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Hadi bay bay