Les aventures de louline la croute

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mercredi 17 octobre 2007

La rubrique de l'insolite : le Systembolaget

Comme vous le savez, la Suède est un pays froid. Aussi, pour se rechauffer de nombreuses solutions se présentent. Une des plus répandue parmi les étudiants est l'alcool, particulièrement si l'étudiant est français, particulèrement si l'étudiant est en école d'ingénieur, particulièrement si l'étudiant est en échange Erasmus. Appartenant à toutes ses catégories, j'ai été amenée à me poser la question "où peut-on acheter une petite bouteille de vin en Suède". C'est alors que mes pas m'ont conduite au Systembolaget.

Parce qu'en France, c'est pas bien compliqué, dans n'importe quel supermarché on trouve une bouteille de vin plus ou moins decente ou au moins de quoi faire un apéro. Ici, dans les magasins d'alimentation on trouve des boissons alcoolisées en dessous de 3,5%. Pour tout ce qui est plus fort, on doit se rendre dans cette fameuse boutique, qui appartient à l'état et qui a le monopole des alcools de plus de 3,5%.

De cette façon, la consommation d'alcool est très contrôlée. Interdiction de vendre aux moins de vingt ans, prix prohibitifs, promotions interdites, vente au détail uniquement (ne comptez pas trouver un pack de canettes). Evidemment, plus on avance dans la semaine, plus les horaires d'ouverture se réduisent pour qu'on ne soit pas tenté de boire un verre de vin le week-end. Du coup, le vendredi après-midi, c'est très peuplé. Le samedi aussi, d'autant que c'est le jour où ca ouvre le moins, juste quatre heures de 10h à 14h. Comble du sacrilège, c'est fermé le dimanche. Car si tout les magasins ferment tôt le samedi après-midi, quasiment tout est ouvert le dimanche. Pas le Systembolaget.

Pour faire ce post, j'ai décidé d'aller faire un petit tour avec mon appareil photo, là-bas. Dehors, pas de problèmes, je prends la petite photo que je vous ai mis ci-dessus, en entrant dans le magasin, on tombe sur ça.

Interdiction au moins de 20 ans, jusque là, rien d'anormal. A l'aise comme un touriste japonais sous la tour Eiffel, je degaine et tire.

Sauf que, comme vous pouvez le constater, la petite dame à la caisse m'avait remarquée. Alors que je commençais à déambuler entre les rayons, le pas leger, la main sur le déclancheur, musique sur les oreilles, la caissière me rattrape et se met en travers de mon chemin. Sur un ton glacial à faire refroidir toutes les bières autour de nous, elle me demande ce que je fais. Ayant compris que ce n'était pas le moment de faire la maline, je réponds humblement que j'essaie de faire des photos. Le ton baisse encore de vingt degrés quand elle me fait comprendre que je n'ai pas le droit par un "no, forbidden". N'étant pas du genre à abandonner, je lui fais mon plus joli sourire, endosse mon french accent et commence à lui expliquer que, vous comprenez, on a pas ça chez nous, et c'est interess... "No", me coupe-t-elle en me lancant un regard de criminelle multi-récidiviste, par dessus ses demies-lunes.

Du coup, j'ai rangé mon appareil et ai fait quand même un tour dans le magasin, pour la forme. D'autres vendeuses étaient dans les rayons, même type, cheveux grisonnant et lunettes au bout du nez, et ne m'ont pas quitté des yeux. Très agréable. Dommage, en plus parce qu'il y avait de petites merveilles à prendre notamment le "Madame Blanche" et le "Monsieur Rouge", vin de table français en briques. Heureusement, après une petite recherche sur internet, j'ai trouvé, sur un vieux blog de française expatriée en Suède, une photo.

Comme ça au passage, vous apprenez deux nouveaux mots en suédois : "vitt" voulant dire "blanc" et "rött" rouge.

Toujours est-il que ce système de réglementation très strict n'empêche pas les suèdois de boire comme des trous le week-end. C'est à se demander ce que ça serait sans. Je vous laisse avec une chanson de circonstances : Mickey 3D, l'homme qui suivait les nuages.

A pluche

mercredi 10 octobre 2007

La rubrique de l'insolite : le osthyvel

Aujourd'hui, je vais vous parler objet.

En arrivant ici dans mon appartement, la première chose que j'ai fait, fut une investigation complète des lieux. En particulier la cuisine, j'ai étudié le contenu des quinze placards et sept tiroirs avec grande attention. Au milieu d'ustensiles assez banals, j'ai trouvé ça:


Osthyvel

Ayant constaté que la chose possedait une lame, j'en ai conclu, après reflexions, que cela devait servir à éplucher les légumes. J'étais bien contente en plus, parce que nous disposons de deux exemplaires.

Une semaine après, notre coordinatrice ERASMUS nous a organisé un "food testing", et là, stupeur, que découvris-je posé sur un fromage géant? Mon éplucheur de légumes suédois !

En fait d'économe, il s'agit d'un osthyvel. Littéralement, "ost" signifiant "fromage" et "hyvel" veut dire "rabot". Inventé par un charpentier norvegien, cette petite merveille permet de faire de fines tranches de fromage. Dans les supermarchés on trouve des pains de fromage d'un kilo et plus, à attaquer a l'osthyvel.

D'un coté, c'est pratique. Plus besoin de reflechir à l'angle d'attaque ou au format de la tranche que l'on va se découper. Il suffit d'attraper fermement son fromage, son osthyvel et de "racler" le premier avec le second. L'avantage ultime et majeur est que l'epaisseur des copeaux est idéale pour faire fondre dans les pâtes. Et ne plus avoir à risquer ses doigts sur une rape à fromage, c'est quand même non négligeable (surtout quand on a pas de rape à fromage).

Le seul défaut concerne les grosses faims. Si d'aventure une envie pressante de fromage se fait sentir, il vaut mieux y aller directement au couteau, histoire de faire une tranche qui nourrira son homme.

Si j'ai décidé de vous parler de ça ce soir, c'est que ce week-end à Oslo je me suis offert un chouette tee-shirt avec le fameux objet dessus. Visiblement, on en trouve dans toute la Scandinavie et, ils ont l'air d'en être fier.

A bientôt les amis

mercredi 3 octobre 2007

La rubrique de l'insolite : le suédois

Après un mois de cours de suédois, il est temps pour moi de vous faire partager les joies de cette merveilleuse langue.

Au premier abord, j'ai déjà du le mentionner, ça ressemble beaucoup à l'allemand avec même quelques mots en français. Le vocabulaire n'est pas le plus compliqué, c'est comme dans toutes les autres langues, il faut tout apprendre. L'un dans l'autre, c'est relativement compréhensible à l'écrit. Cependant, quand on passe à l'oral, on arrive dans la cour des grands.

Vous vous souvenez peut-être, mais au collège, les profs de français (du moins la mienne) faisait la guerre aux filles qui faisaient des ronds sur les "i" au lieu de faire des points. Ca n'existe pas dans la langue française, les ronds, nous martelait-on. Et bien ici, ô joie, on peut faire des ronds sur les a, ce qui nous donne å. Cette lettre se lit "o", et du coup le "o", se lit "ou". Ils utilisent aussi pas mal le "ö" et le "ä".

Ma voyelle préférée en Suède reste quand même le "y". Pour nous expliquer comment prononcer correctement ce son, la prof a commencé par nous indiquer comment postionner nos lèvres. Il y a même une photo dans le livre indiquant que le "y" se fait en "rund mun", comprendre "bouche arrondie". A l'oreille, ça ressemble à un "i" qui ressemblerait à un "u". A mi-chemin.

La prof nous a fait répéter de longues heures durant des mots en i et y pour qu'on sente bien la différence fondamentale des deux sons. Je vous avoue que pour ma part, je ne suis pas capable de produire ce son démoniaque. Pour votre culture générale, "fyra" veut dire "quatre". Les consonnes ne sont pas epargnées. Ce sont les mêmes que chez nous, sauf qu'elles réagissent différement, particulièrement quand elles s'accouplent entre elles, ou avec des voyelles. Le "k", par exemple, qui chez nous est une bonne consonne bien solide, est bien différent ici. Il se prononce "ch" devant les "voyelles douces" et "K" devant les "voyelles dures". Pareil pour le "g" qui peut se prononcer "gue" ou "ye" et je ne vous parle même pas des "sk" et "sj", qui donnent des sons qui rapent en bouche.

Parlons un peu des chiffres. Le fonctionnement n'est pas différent du notre. Il y a quand même une petite différence. Il faut savoir que, tout comme les allemands, les suédois adoooooorent fabriquer des mots à rallonge. Les chiffres sont le meilleurs exemple pour illustrer ça. Parce que figurez-vous que, quelque soit la longueur de l'animal, il sera écrit en un seul et unique mot. Pour vous donner un petit aperçu, ce soir en classe, la prof m'a interrogé sur mon année de naissance. J'ai pris une grande respiration, maudit ma destinée, et me suis lancée de la diction de 1983 qui n'est autre que ettusenniohundraåttiotre. Tout simplement.

Toujours dans les chiffres, on a eu le droit evidemment au cours sur les heures. Là, on est en terrain connu. Classiquement, on fait les petits exercices avec les heures qu'il faut dessiner sur les horloges. Au moment d'arriver sur "den är halv tre", on est content. En linguiste aguerri, on se dit, "ahhh, halv c'est presque comme en anglais, finger in da nose". "Tre" étant "trois" (easy), on dessine, tout content, une petite aiguille sur le trois et une grande indiquant la demie. Et en fait, c'est faux. Les suèdois étant très farceurs, au lieu d'utiliser "halv" pour indiquer la demie-heure après l'heure, ils l'utilisent pour indiquer la demie-heure avant. Donc "halv tre", c'est la demie-heure avant trois heure, donc deux heures et demi. Ce n'est pas compliqué en soi, mais il vaut mieux le savoir.

Un dernier petit truc assez marrant dans cette curieuse langue, c'est les grand-parents. Contrairement au français et à l'anglais, la dénomination utilisée est vraiment très intelligente. "Mère" se dit "mor", "père" se dit "far", et on utilise ces mots comme des briques. Les grand-parents maternels seront : mormor et morfar. Alors que les grand-parents parternels seront : farmor et farfar. La première partie du mot indiquant le côté (papa ou maman), la deuxième indiquant si c'est le père ou la mère de ce parent. Du coup, c'est beaucoup pratique, on sait toujours de qui on parle. Pour moi: mimi est ma "mormor" et mamie ma "farmor". On est plus obligé de préciser "ma grand-mère paternelle", c'est beaucoup plus simple.

Je vous quitte avec une émission de radio appelée mastering swedish. Le principe est simple: il y a des phrases en suédois et un anglophone doit essayer de les repeter. Evidemment, les phrases sont tordues et c'est très drôle. Il y a cinq éditions sur le lien indiqué, je vous met la première emission qui est à mourir de rire. Vous allez apprendre un tas de phrases indispensables comme : "får man ha får på planet?" (les moutons sont-ils autorisés dans les avions?). Pour avoir le transcript de l'emission, suivez le lien ci-dessus, en dessous des téléchargements, il y a les phrases écrites. Je vous conseille chaudement l'emission trois, qui est consacrée aux phrases à base de "sch", "sj", sk" et autres joyeusetés du même style.

Ha det bra !