Pour d'obscures histoires d'assurances, Sakari le faux barbare finlandais avait besoin de retourner en Finlande. Comme on a peur de rien, on a décidé d'y aller avec lui. La subtilité résidant dans le fait que nous avons tous des obligations scolaires, il fallait le faire sur un week-end.

Qu'à cela ne tienne, Viking line connecte Stockholm à Helsinki en seize heures en bateau. Nous sommes donc partis vendredi matin en bus de Trollhättan. Six heures plus tard nous étions à la capitale. On récupère les tickets à la gare, puis on traverse Stockholm jusqu'au bateau. Nous étions bien contents car il faisait beau. Du soleil. Sept degrés. On avait juste une heure pour couvrir quarante cinq minutes de marche alors on a pas trop trainé mais notre ballade avait un goût de vacances.

Arrivé au port, on embarque dans notre bateau géant. Onze étages, des restos, des bars, un supermarché "tax free", d'autres magasins, et des machines à sous. Direction le pont six où nous attend notre cabine. Huit mètres carrés avec quatre lits pliés. Après avoir posé les sacs, il n'y a plus de place pour se mouvoir, nous sortons donc voir le bateau partir. Le départ ayant lieu vers 17h, nous avons eu le droit au coucher de soleil sur Stockholm. Magnifique.

Stockholm

Le temps se rafraichissant, nous sommes rentrés faire le tour du propriétaire puis nous nous sommes installés dans un pub. Ce qu'il faut savoir, c'est que ce genre de croisières sont très prisées par les suédois et les finlandais qui viennent pour acheter de l'alcool moins cher et se pinter joyeusement toute la nuit sur le bateau, dormir, puis recommencer le lendemain. Du coup, on s'est fondu dans la masse.

Alors qu'on sirotait tranquillement nos bières, un écran s'est déroulé dans le pub, et un karaoké endiablé a commencé. Si on ne va pas au karaoké pour chanter, on peut toujours apprécier les faux clips crées, en général, avec les moyens du bord, avec par dessus le texte qui défile. Amusement garantie. Là encore ça n'a pas manqué. Sauf qu'en plus, ça chantait en finlandais. Et autant le suédois ça ressemble vaguement à quelque chose, autant le finlandais est une langue complètement inédite. Une langue parlée par des trolls dans des forets imaginaires. Une langue secrète remplie de voyelles roucoulée par des pigeons ensorcelés. Je vous laisse donc imaginer les chansons karaokéisées, mal chantées, sur des musiques synthétisées avec une greluche blonde qui danse en dessous des paroles qui défilent. Une image.

Le tout bien arrosé, nous avons beaucoup ri. Le pire, c'est que les finlandais chantaient très sérieusement. On a passé une très bonne soirée. Je déconseille cependant l'alcool en bateau, parce qu'au moment de se lever et de marcher, ça tangue sévère. Et même si l'alcool n'est pas complètement responsable, ça n'aide quand même pas.

Le lendemain, après un buffet de petit dej absolument gigantesque, nous étions à Helsinki. Les sept degrés et le soleil n'étaient plus qu'un souvenir. Un degré et de la neige. Bienvenue en Finlande. Après avoir rejoint des amis de Sakari, nous sommes partis nous promener dans la ville. Nous avons visité une église orthodoxe et une église protestante. Pas l'église souterraine, malheureusement. Ça sera pour une prochaine fois. Helsinki, à peu de chose près, c'est ça :





Puis nous sommes allés au musée d'art contemporain, le Kiasma. En préparant le voyage, j'avais repéré que s'y déroulait une expo de Nan Goldin. Photographe américaine, après le suicide de sa sœur, elle part vivre sa vie et découvre le monde de la nuit, la communauté gay, la drogue, la dépravation. Elle photographie le tout sans artifices et certaines images sont insupportablement réaliste. Des seringues plantées dans des veines, des malades du sida cadavériques, et même des autoportraits après s'être fait tabasser par son jules. A la fin, il y avait un film plus ou moins biographiques où la photographe elle-même se raconte. Là encore, sans artifices. Malheureusement, pour cette expo, il était interdit de prendre des photos. Donc pas d'images. D'autres du reste du musée, en vrac.


kiasma#2

kiasma#1

Après ça, nous sommes encore allés nous promener dans la neige qui tombait de plus en plus froide, poussés par le vent qui soufflait de plus en plus fort. Et, complètement épuisés et frigorifiés, nous sommes remontés à bord. Au final, la journée est passée vite et à cause de la météo chaotique, nous n'avons pas pleinement profité de la ville. Je retournerai plus longtemps à Helsinki un jour, pour avoir le temps d'en faire le tour dans de meilleures conditions.

Dimanche matin, nous étions de retour à Stockholm. Là aussi, foin du beau temps, nous avons été accueilli par la pluie et le vent. Nous avons profité des quelques heures que nous avions pour faire une grande promenade dans Stockholm. En fin de journée, le mauvais temps aidant, les deux jours de marche intensive, les centaines de kilomètres de bus et bateau, nous sommes arrivés à Trollhättan complètement fourbus mais ravis. Le plus dur pour moi a été les deux jours sans internet. Addict que je suis.

Maintenant, il me reste une semaine avant mes derniers exams, un rassemblement de bloggueuse françaises à Göteborg, puis Aurélie débarque en Suède avec sa moitié et je m'incruste dans leur voiture pour un road trip de cinq jours.

Ha det bra !!